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NB: Certains pourront s'étonner de trouver quasiment le même texte sur Wikipedia. Qu'ils sachent que Wikipedia a été renseigné sur Germignonville par mes soins, à partir du présent texte.

Le texte original est donc celui qui figure en cette page, et tout autre qui s'en inspirerait de trop près n'en est qu'une copie.

Proprement dit, il ne s'agit pas ici d'Histoire rapportée par un véritable historien, mais plutôt de chroniques récoltées ça et là au cours de mes lectures ou observations. 

(En revanche, Alain Denizet s'en est savamment chargé, pour la période 1798-1854)

  • La présence de dolmens et tumulus à toute proximité (deux exemplaires à la Garenne de Grandvilliers et la Puce sur la portion Fontenay de la forêt de Cambrai) atteste de l'occupation humaine au Néolithique.

  • Le village et ses hameaux ont dû se constituer autour d'anciennes villas agricoles Gallo Romaines qui se sont construites dans toute la plaine de Beauce après l'occupation romaine de la Gaule.
    En raison de l'abondance des eaux de surface de l'époque, l'ensemble des sites s'est, évidemment, établi sur les points hauts.

    D'après A. Ferdière, du Bureau de Recherche Géologique et Minière, dans l'annexe de la carte géologique de Patay:

    Malgré ces implantations précoces, il semble, d'après les textes anciens (Fortunat, 576, abbé Morigny, 1106, Guillaume le Breton, 1217), que la fixation des populations en Beauce date de l'invasion franque au Ve siècle, et que la mise en culture n'a vraiment débuté qu'à la fin du XXIIe siècle avec l'introduction du moulin à vent, et le marnage obligatoire des sols.
    De cette époque (XII
    e - XIIIe siècle) datent les nombreuses carrières souterraines, creusées dans les bancs tendres des calcaires de Beauce et de Morancez, et qui après extraction de la "marne", servaient de caches pour des pratiques rituelles comme l'attestent les résultats des fouilles. 

    D'après la revue locale, Germignonville Info:

  • Germinonis Villa, Germenonis Villa, Germenouis Villa, Germeinunvilla, Germigionis Villa en 954, Germigonvilla en 1236, Germignouville (sic) en l'an II (1793), l'église en était déjà mentionnée en 840, Germi signifiant le grain qui germe, d'après les latinistes.

  • Les actuelles rues de la Herse et des Templiers, confortées par les souvenirs de Madame Birre qui se rappelle avoir aperçu une enceinte de pierres arrondie remplie de terre, lors de fouilles réalisée sur sa ferme, incitent à penser qu'il y eut, ... au moins, un château au moyen âge au "centre ville".
    La présence de deux mares (dont une seule subsiste actuellement) et l'encadrement d'une porte piétonne à l'entrée de la ferme, confortent l'idée que le château pouvait se trouver sur ce site.
    D'ailleurs, des vestiges de ce château ou de l'éventuelle maison des templiers ornent toujours l'encadrement de certaines fenêtres et portes du village.

  • En 954, rappelle Edouard Lefevre, Mérouvilliers et Planchevilliers dépendaient alors de la paroisse de Germignonville, qui formait les limites du Dunois et du pays Chartrain: "Terram nomine Germinionis Villam (Germignonville) ejusque duo adjacentia, hoc est, Pleseni Villam (Planchevilliers) et Moirollum Villare (Mérounvillers) cum suis terminationibus, in Pago Dunensi sitam". 

  • Dame Lazare de Chartes: un correspondant, Patrice Ract Madoux, m'informe par e-mail de l'existence de " Lazare de Chartres, dame et héritière de Germignonville, qui épousa vers 1480, Claude de la Haye. Leur descendante, Marie de la Haye, dame de Germignonville, épousa Adrien de Bouville, dont elle eut Samuel de Bouville, sieur de Germignonville." (source: archives du chanoine Hubert) ... à suivre.

  • Un assemblage de deux cartes dites de Cassini indique l'état des lieux vers la fin du dix-huitième siècle.

César François Cassini de Thury, dit Cassini III (Thury, 1714 – Paris, 1784), fils du précédent, fut principalement l'auteur d'une carte du royaume. (La carte de France dite «de Cassini» servit de modèle à la carte d'état-major.) Il dirigea l'Observatoire de Paris. Son fils, Dominique, comte de Cassini, dit Cassini IV (Paris, 1748 – Thury, 1845), termina la carte de France et succéda à son père à la direction de l'Observatoire de Paris. 

Carte de Cassini

Cliquez sur le fac-similé pour voir la carte de Cassini en peine page dans une autre fenêtre


 On y remarque, outre le nom de Germignonville lui-même, les mentions aux:
- annexes actuelles: château de Cambray, Orvilliers (Saint Lèonard), Sévestreville,
- sources de la Conie, au bois Fayot pour la Conie Palue et en amont de Cambray, pour la seconde,
- actuelles fermes de Canonvilliers (Caillonvillaris en 1256, ferme appartenant aux moines de Saint Père en vallée, peut-être ancien hameau), ainsi que Marasson,
- deux des trois voies romaines, celle de Brou manquant curieusement,
 
  •  L'énigme de l'Archeville: en revanche, on se demande à quoi correspond l'Archeville, lu sur la carte, et qui semble coïncider, avec le franchissement de la Conie par ce même chemin de Brou; peut-être aux ruines de murs décelés (J. Dalmain, 1971) dans le Bois Mazurier attenant a l'ancien gué romain. Malheureusement pour le fureteur, le Bois Mazurier est devenu ... un champ, comme beaucoup d'autres bois Beaucerons.

    Traces actuelles:
     
    • Sous le lutrin de l'église de Viabon, sur une pierre tombale, on trouve l'inscription: "Ici gît Messire Jean de Marvilliers Chevalier Seigneur de la ferme de Larcheville, de la Poelleone, de la Maronière et autres lieux". Le chevalier décéda le 8 septembre 1680, âgé de 63 ans, précise l'inscription.
    • Il existe toujours une rue de l'Archeville qui abrite une ferme ancienne du même nom, ornée d'armoiries. Mais son emplacement, en plein village, ne correspond pas à la carte, qui semble désigner un important domaine hors hameau. Énigme à élucider. Les renseignements sont les bienvenus, car les habitants du village désignés comme gardiens de la mémoire locale,  n'en ont pas plus de trace.

  • Le cadastre napoléonien:

Germignonville centre et Villeneuve en 1836

  • Le "trésor de Germignonville", est composé de trois kg de pièces de monnaies romaines trouvées au nord est de Marasson en 1921, ensemble dispersé. Les unes aboutirent dans la collection Fardet, d'autres dans la collection Nouel (celle-ci déposée aujourd'hui au Musée des Sciences Naturelles d'Orléans).

  • D'après Ed. Lefèvre, le hameau de Sevestreville était Silvestris Villa, en 1208, une métairie entourée de bois.

  • Les « Chauffeurs d’Orgères » à Germignonville, histoire horrifique, mais tristement avérée :

« Nous laisserons de côté plusieurs attentats de peu d’importance, comparativement à ces derniers. Le 20 germinal an V (9 avril 1796), le Rouge-d'Auneau, François-le-Serrurier, Beauceron-la-Blouse, etc., conduits par le Beau-François, se présentent à la ferme de Boutet, sise à Saint-Léonard, commune de Germignonville. Ils s'introduisent à l'intérieur à l'aide des mêmes procédés (la bombe, ou pièce de bois balancée à bras), mais ne trouvant pas ce qu'ils espéraient d'argent, ils saisissent la femme Boutet et l'accablent de coups avec une telle inhumanité qu'elle est inondée de sang; ils la traînent à la cheminée, où l'un d'eux venait d'allumer quelques gerbes de paille, lui présentent les pieds au feu et lui en tiennent un dans la flamme jusqu'à ce qu'elle ait dit en quels endroits était l'argent. Ils allèrent immédiatement à la cachette qu'elle leur indiqua et trouvèrent environ 700 francs. Surpris qu'il y eût si peu d'argent, ils menacent cette infortunée de la brûler de nouveau; puis voyant leurs menaces sans résultats, ils s'emparent de Boutet que par plusieurs fois ils présentent au feu sans obtenir d'autres renseignements; alors ils viennent à sa fille (sa femme) et lui déclarent qu'ils vont la tuer si elle ne dit pas où est l'argent de la milice de son mari, qui s'était vendu en remplacement pour la réquisition; ils la saisissent comme pour effectuer leurs menaces, lui mettent un rasoir sur le cou: " Coupez, leur dit-elle, je n'endurerai pas de mal si longtemps! ".
Ils la laissèrent, partagèrent le butin et disparurent.
 »

 Extrait de « Histoire de la Bande d’Orgères » de A-F Coudray-Maunier, ouvrage paru en 1883.

La sinistre course de la bande prit fin au château voisin de Villeprévost, le 30 janvier 1798 où plus de 300 brigands furent enfermés par Armand-François Fougeron, juge de paix du canton d'Orgères.

  •  Outre les seigneurs tels que Lazare de Chartres, ou la noble famille Lambert de Cambay qui habite toujours la commune, les personnages historiquement connus de Germignonville ... ne brillent que par leur absence.
    Hormis Simon Lavo, né à Germignonville en 1755, chirurgien major de la marine, affecté à l'expédition de Lapérouse, qui mourut vraisemblablement lors du naufrage de La Boussole et L'Astrolabe, les deux navires de l'expédition.

  •  Denière nouvelle: Un ouvrage d'Alain Denizet, enseignant agrégé d'histoire et géographie au collège Charles de Gaulle à Bù. et intitulé:

AU COEUR DE LA BEAUCE
ENQUËTE SUR UN PAYSAN SANS HISTOIRE

Le monde d'Aubin Denizet
1798-1854

, vient de paraître (avril 2007) aux éditions Centrelivres.

Il narre l'histoire d'Aubin,  l'arrière grand-père du grand-père de l'auteur, propriétaire-exploitant à Germignonville, reconstituée à partir de divers documents.

A lire absolument.

Commentaires de l'auteur, je cite:

Le livre "Au coeur de la Beauce, enquête sur un paysan sans histoire, le monde d'Aubin Denizet ( 1798-1854)" d'Alain Denizet est édité et distribué par Centrelivres dans les maisons de la presse, les librairies et les hypermarchés de la Région Centre. Il peut être commandé directement aux éditions Centrelivres 14, rue Marceau Luisant  26000 ( tel. 02 37 30 19 43) 

Réalisé à partir d'archives inédites, il reconstitue le parcours d'un paysan de Beauce ayant vécu à Germignonville (28), l'un de ces oubliés de l’histoire que chacun de nous, beauceron ou non, peut compter dans son arbre généalogique et sur lesquels nous n'avons souvent que de maigres informations. A ce titre, il s'adresse autant aux passionnés de généalogie qu'aux amoureux d'histoire régionale ou d'histoire tout court. Il s'inscrit, toute proportion gardée, dans la lignée du livre écrit par Alain Corbin sur l'humble sabotier de l' Orne, Louis-François Pinagot. 

    Ce livre est le fruit de cinq années de recherches aux archives départementales d’Eure et Loir, à celles des archives de la commune de Germignonville ; deux socles utilement complétés par les fonds du diocèse de Chartres, du baron de Cambray et des archives nationales.

 Je présente en premier lieu les divers horizons d’Aubin Denizet, faisant en quelque sorte un « tour de plaine », comme l’on dit encore aujourd’hui en Beauce, avant de faire plus ample connaissance avec sa famille, ses relations de voisinage et sa vie au village. Le coeur du livre est consacré à ses préoccupations quotidiennes – la terre et les biens – qui s’intègrent dans la perspective plus vaste des stratégies sociales. J'aborde enfin sa perception des effluves lointains afin de répondre à ces interrogations : son horizon s’est-il élargi par l’exercice des responsabilités municipales ? Quelle perception a-t-il pu avoir, sur le plan local, des évènements politiques de portée nationale qui ont affecté son demi-siècle : Révolution, guerre impériale, occupation prussienne de 1815 ou élargissement progressif du droit de vote ? 

    Si le livre est centré sur Aubin Denizet (1798-1854), on y retrouve de chapitre en chapitre des personnages récurrents, le baron de Cambray, la sage-femme Elizabeth Legrand, son mari le vieux Dorson, , le curé Goussard, le voisin Claye, le notaire Caillaux, les cabaretiers Duguet et Riché, tous mêlés aux petites et grandes affaires du village : glanage indélicat, mariage scandaleux , petits vols ou encore démission fracassante du conseil municipal en 1848... Ainsi de nombreuses anecdotes émaillent le récit.   

L'essentiel des lieux cités concernent la Beauce, mais il y a des détours inattendus comme celui qui mène un chirurgien major de marine de Germignonville dans le Pacifique avec l'expédition Lapérouse...

 Les Editions Centrelivres ont publié :

- Luisant 1900-2000 ( Claire Antoine)

- Tours et détours en Eure et Loir ( collectif) : livre de photos en dehors des sentiers battus.

- A paraître, dans le même esprit : Tours et détours en vallée du Loir

- Les plus beaux moulins de Beauce en Val de Loire (M. Guillaumin/ P.Jaman/ P.Voisin)

Fin de citation.



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Dernière modification: 
Jean-Pierre Bourgeois, ingénieur-conseil, le 09 janvier 2016